Tronches de vie

 

Le 8 mars 2010

Cher ami et ancien camarade,

Ce site HK6566 nous est réservé, nous y mettons ce que nous voulons. Le seul but des « Tronches de vie » est de nous connaître puisque depuis 45 ans, ceux que nous n’avons pas revus nous sont devenus un peu étrangers.

Si tu n’as pas encore fait le pas, la lecture des contributions déjà mises en ligne devrait suffire à te convaincre. Je trouve de multiples grilles de lecture à cette autobiographie multiple dont un romancier pourrait faire un très beau livre. Pourquoi étions-nous réunis dans cette classe vieillote et triste, garçons, blancs, latinistes et hellénistes, et qu’avons-nous fait du magnifique héritage qui nous avait alors été transmis ? Mai 68 nous a-t-il éveillés à un autre monde, ou le portions-nous déjà en nous ? La prédominance de la transmission des lettres classiques - dans la définition même de la khâgne -, qui a poussé beaucoup d’entre nous vers l’enseignement des lettres, nous a-t-elle donné les références adéquates pour affronter les défis qui nous attendaient ?

Il me semble qu’en lisant les pages très condensées de ces tranches d’existence, on comprend mieux les transformations dont nous avons été les spectateurs et les acteurs. Il en manque encore, la tienne peut-être. Merci de me l’envoyer à cette adresse : yann.richard@wanadoo.fr.

Puisque nous n’avons réuni qu’une petite partie des témoignages attendus, la reproduction sous forme de plaquette ne sera pas possible avant le 3 avril. On complètera donc plus tard, avec quelques photos du déjeuner. Mais ceci n’est pas une démobilisation !

Amicalement,

YR


PS - Il va sans dire que, tant que le texte n’est pas sur papier, comme tout ce qui nous baigne, l’air, l’eau, l’internet, il peut changer si nous souhaitons y ajouter, en retrancher ou amender tel ou tel point. Nous sommes au stade du brouillon, avec cette différence que la technique moderne apporte : le brouillon règne dans l’immédiateté en usurpant la forme du définitif… Notre écrit n’est plus qu’un brouillon permanent. Pascal ne disait-il pas que la vie n’est qu’un songe, un peu moins inconstant ?